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Manouchian : notre hommage

Nous nous félicitons de l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian. Ce sera la reconnaissance de l’action pionnière que Manouchian et ses camarades ont menée contre les occupants nazis. Ces étrangers et étrangères, ces immigré.e.s de toutes origines, qui n’avaient « réclamé la gloire ni les larmes », ont été au premier rang dans les combats de la Résistance. Ils et elles l’ont payé de leur vie, fusillés au Mont-Valérien ou guillotinée comme Olga Bancic. 

Évidemment, nous ne sommes pas dupes. Nous savons que le gouvernement va essayer d’enrôler Missak et Mélinée Manouchian dans sa vision du monde, d’en faire des combattant.es « pour la France », qui serait l’éternelle défenseuse des libertés.

Mais il ne pourra pas faire oublier que les immigré.es de la MOI (Main d’œuvre Immigrée) sont les frères et sœurs des migrant.es d’aujourd’hui, que Darmanin pourchasse, et dont il veut dégrader encore la situation. Il ne pourra pas faire oublier que ceux qui figuraient sur l’Affiche Rouge avaient été arrêtés par des policiers français avant d’être livrés aux nazis.

Missak Manouchian et ses camarades étaient des combattant.es internationalistes qui se sont battu.es pour la liberté, contre le nazisme et le régime fasciste de Vichy. S’il est vrai qu’ils et elles sont mort.es aussi pour libérer la France du nazisme, la France défendue n’était pas celle des adeptes de la régression sociale, ni celle du colonialisme, mais celle qui a pris la Bastille et fait rêver les peuples lors de la Commune.

Manouchian était un survivant du génocide arménien de 1915, comme certain.es de ses camarades. Sur l’infâme Affiche Rouge, diverses nationalités étaient représentées. Plus de la moitié de ces combattants étaient juifs. L’entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon sera l’occasion de rappeler l’internationalisme des immigré.es résistant.es, à l’opposé des nationalismes portés par les droites et surtout les extrêmes droites haineuses, antisémites et racistes. Ce sera aussi l’occasion de rappeler ce que fut l’antisémitisme, à l’heure où certain.es refusent de voir l’ampleur de sa résurgence.

Le RAAR veillera à ce que la mémoire de cette résistance de migrant.es soit rappelée. Au service de la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes.

Le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes)