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Mise au point à propos de la rencontre du 23 mai – RAAR, Golem, JJR

Au sujet d’un article de Sarah Benichou et Tal Madesta, publié sur Mediapart à la suite de la rencontre du 23 mai, organisée à la Bourse du travail de Paris par Golem, JJR et le RAAR

Cet article ne correspond pas à la réalité de ce qui s’est exprimé ce soir-là. La vidéo intégrale de l’événement permet de vérifier ce qu’il en a été. 

  •  L’article ne mentionne pas la présence de nombreux·ses militant·es venu·es des divers horizons de la gauche : de syndicats comme la CGT, Sud, la FSU, la CNT AIT ; de partis comme LFI, le PS, le PCF, EELV, le NPA-Révolutionnaires ; et d’associations antiracistes, queer et féministes. Et il ne mentionne pas non plus l’atmosphère enthousiaste de cette réunion publique, où enfin à gauche on a pu parler de lutte contre l’antisémitisme, d’antiracisme et du soutien au peuple palestinien.
  • L’article donne d’entrée une version mensongère du déroulement de la soirée. Après les interventions de nos organisations, nous avons proposé aux personnes dans la salle de prendre la parole pour des questions et/ou des commentaires, en demandant de limiter les prises de paroles à 2 minutes et à respecter la parité entre les intervenant•es. C’est pourquoi il y a été demandé à l’intervenante franco-israélienne dont il est question au début de l’article de conclure, non pas parce qu’elle dénonçait Meyer Habib (que nous dénonçons toutes et tous), mais parce qu’elle dépassait largement le temps imparti.
  • Cet article déforme également à plusieurs reprises les propos et positions de nos trois organisations Il tend à les faire passer pour des cautions des massacres commis à Gaza. Encore une fois, et comme souvent, la parole des Juifves et des militant·es, quand elle vise à lutter contre l’antisémitisme, est niée, et assimilée automatiquement à la propagande militaire du gouvernement israélien. 
  • Martine Leibovici n’a pas dénoncé les mobilisations pour un cessez-le-feu, d’autant que son association (le RAAR) s’exprime clairement « pour Gaza et un cessez-le-feu immédiat et permanent » !  Elle a dénoncé l’expression « From the river to the sea, Palestine will be free » qui implique le démantèlement de l’Etat d’Israël. Ce point a d’ailleurs été corrigé dans l’article.
  •  Affirmer que « les trois collectifs se tiennent à distance des mobilisations pour un cessez-le-feu à Gaza » est faux. Les communiqués de nos organisations respectives, notre appel commun à la réunion publique du 23 mai, ainsi que les interventions en tribune (notamment celle de Golem à 51′) portent sans équivoque l’exigence pour un cessez-le-feu et le respect des droits des Palestinien•nes et la condamnation des massacres menés par l’extrême-droite israélienne et de la colonisation.  De nombreux·ses sympathisant·es et militant·es de nos organisations se rendent aux rassemblements et manifestations pour Gaza et Rafah. D’autres regrettent de ne pas pouvoir manifester leur solidarité en raison du climat de ces manifestations, notamment à Paris, et des mots d’ordre qui y dominent et qui reviennent à exiger la disparition d’Israël.
  • Personne n’a non plus opéré « la réduction de l’antisionisme à de l’antisémitisme » pendant la réunion comme le sous-entend l’article.
  • Concernant ce qui est écrit sur le fait d’afficher sa judéité dans un espace de solidarité avec le peuple palestinien, qui reviendrait à « céder à une ‘injonction géopolitique' », ce n’est absolument pas l’idée défendue derrière cette notion. Cette injonction géopolitique que nous dénonçons, c’est lorsque du fait de leur judéité, des personnes sont prises à partie en tant que juif·ves sur Israël-Palestine, insinuant un fantasme antisémite vieux de mille ans de la double allégeance. 
  • Enfin l’article passe sous silence le témoignage de deux militants de Golem sur l’agression antisémite qu’ils ont subi alors qu’ils étaient invités le 21 mai à s’exprimer à l’université de Lille sur le thème Israël-Palestine (Voici leur communiqué).

La rencontre du 23 mai était un formidable espoir qu’enfin à gauche on lutte réellement contre l’antisémitisme et contre son instrumentalisation à des fins répressives par un arc qui va de Macron à l’extrême-droite, tout en s’engageant pour les droits des Palestinien·nes, contre les violences du Hamas et contre les crimes du gouvernement israélien. Plus que jamais nous, militant·es du Collectif Golem, des Juives et Juifs Révolutionnaires et du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, sommes déterminé·es à combattre le projet politique réactionnaire, antisémite et raciste de l’extrême-droite et à construire une gauche émancipatrice et réellement antiraciste. 

Le 3 juin 2024

Le Collectif Golem, Les Juifs et Juives Révolutionnaires, et le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes

https://blogs.mediapart.fr/raar/blog/030624/mise-au-point-propos-de-la-rencontre-du-23-mai-raar-golem-jjr