80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv
Le 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv se déroule dans un contexte particulier.
D’une part la campagne présidentielle de Zemmour, portée par l’empire médiatique de Bolloré, a replacé au devant de la scène la propagande pro-Pétain du chef de Reconquête.
Depuis 2014, date de la parution de son livre « Le Suicide français », il ne cesse de défendre le mythe d’un maréchal sauveur de Juifs français. Il passe ainsi sous silence les persécutions et déportations de ces derniers, notamment des enfants nés en France et avalise l’idée que la déportation des Juifs « étrangers » était licite voire souhaitable, au nom de la « Préférence nationale ».
Cette campagne immonde s’est déroulée dans les suite d’une vague de propagande antisémite prenant pour appui et prétexte la pandémie du Covid.
Des étoiles jaunes ont été brandies par les opposants organisés à la vaccination.
Face à cette vague de négationnisme et de complotisme antisémite, diverses mobilisations se sont déployées, contre Zemmour et sa propagande mais aussi pour rétablir la vérité historique.
Les rescapé-es ont multiplié les témoignages.
De nombreux historiens-nes ont publié des textes et livres individuels et collectifs et ont assuré de nombreuses interventions.
Le RAAR a pris l’initiative d’un rassemblement unitaire à Paris le 19 septembre afin de protester contre la propagande antisémite présente dans les cortèges antivax et anti-passe;
Ce fut à nouveau le cas le 7 juin dernier lorsque a commémoré publiquement, le 80e anniversaire de l’imposition de l’étoile jaune nazie qui a précédé de quelques semaines la rafle du VH avec des interventions de Laurent Joly et Etienne Nsanzimana, président de l’association Ibuka-France qui représente les rescapés du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
La rafle du Vel d’Hiv est la plus vaste opération en Europe occidentale d’arrestation de Juifs pendant toute la 2e guerre. Elle fut entièrement menée par la police française. Ainsi les raflés du Vel’ d’Hiv’ n’ont rencontré aucun soldat ou policier allemand, mais uniquement ceux de la police et de la gendarmerie de Vichy.
En effet les Allemands ont ordonné la livraison de dizaines de milliers de Juifs afin de les massacrer dans les camps de la mort et ont délégué l’ensemble du travail de rafle à la police française de Vichy, commandée par René Bousquet.
Celui-ci porte la responsabilité de cette rafle mais n’a jamais été jugé. Le 7 juin 1942, le port de l’étoile jaune entre en vigueur pour les Juifs de la zone occupée et ce dès l’âge de 6 ans. Il s’agissait ainsi pour les nazis de désigner et stigmatiser la population juive.
Les 16 et 17 juillet 1942, à Paris 12884 Juifs furent arrêtés par la police française jusqu’à la fin de l’opération le 17 juillet à 13 h. Les fiches des « absents » lors de la rafle restent dans les commissariats et des équipes spéciales font des visites régulières pendant plusieurs semaines, comme l’indique l’historien Laurent Joly dans son livre sur la rafle.
Au total le nombre de raflé.e.s jusqu’au 20 juillet est de 13152. l. 1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les conditions sont effroyables, comme en témoignent les rescapé.e.s.
Les raflés du Vel d’Hiv’ prennent la route de l’extermination;
A partir du Vel d’Hiv’, les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) sont internés au camp de Drancy.
Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont quant à elles transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) gérés par l’administration française. Adultes et adolescents sont alors déportés en premier, par 4 convois entre le 31 juillet et le 7 août 1942.
Dans nos combats la date du 16 et 17 juillet 1942 représente une date importante au cours de laquelle nous honorons la mémoire des victimes et renouvelons notre engagement à lutter contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et de négationnisme.
Vous pouvez visionner en replay le documentaire de David Korn-Brzoza sur France Tv