TOP
comunique raar

Précisions sur le 8 mars parisien

Après beaucoup de fake news sur le 8 mars parisien diffusés sur les réseaux sociaux, la séquence menant à l’exfiltration de « Nous Vivrons » lors de la manifestation est maintenant bien documentée.

Il est évident que nous regrettons le caractère parfois violent de l’intervention du Service d’Ordre (SO) de « Nous Vivrons », constitué par le Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ), émanation du CRIF. Nous sommes également écœuré·es d’avoir dû assister au spectacle navrant d’une marche féministe où des hommes en viennent à s’affronter physiquement. 

Mais rappelons que la présence de « Nous Vivrons » ainsi que celle d’un SO dédié avaient été validées par les organisatrices du 8 mars, après les incidents du 25 novembre 2023. De plus, il est probable que le cortège des femmes juives n’aurait pas pu défiler sans cette protection, vu la pression subie par ce groupe non seulement en amont (sur les réseaux sociaux), mais aussi pendant la manifestation, sous forme d’injures et de bousculades, jusqu’à l’éclatement des violences et l’exfiltration des militantes juives.

Qu’on soit bien clair: il est évident que des groupes d’extrême-droite n’ont pas leur place dans une manifestation comme le 8 mars, ni dans aucune manifestation à caractère progressiste. Si des fachos sont dans nos manifs, il faut les dégager !

Mais ici, on a voulu exclure des groupes (« Nous Vivrons », mais aussi « No Silence ») qui ne sont pas d’extrême-droite, et qui, parce qu’ils dénonçaient des crimes majeurs commis contre des femmes, avaient leur place, d’autant plus que leur présence avait été discutée en amont et acceptée par les organisatrices.

Le RAAR s’inquiète de l’identification croissante, opérée au sein d’une partie des organisations progressistes, entre les groupes juifs condamnant les crimes du Hamas et le « fascisme ».

Le RAAR n’est pas proche de « Nous Vivrons », et ne partage pas son agenda politique. Dans son communiqué du 9 mars, le RAAR a cependant défendu le droit de ce groupe à manifester et également la nécessité d’intégrer la condamnation des viols du 7 octobre ainsi que la question de la libération des otages au sein de la lutte féministe.

Comme en témoignent nos communiqués des derniers mois, nous sommes solidaires du peuple palestinien, dénonçons la colonisation en Cisjordanie, appelons à un cessez-le-feu immédiat et condamnons les crimes de guerre de l’armée israélienne, ainsi que l’extrême-droite actuellement au pouvoir en Israël. 

Nous continuerons à le faire, sans jamais oublier les victimes juives et israéliennes du 7 octobre, et plus largement, la lutte contre l’antisémitisme.

Paris, le 12 mars 2024

Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)