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Solidarité avec les « Jeunes du Parc de Belleville » et avec les résident·e·s des « squats » Al-Zol et La Trotteuse à Pantin

Ces dernières années ont vu l’essor de grandes mobilisations contre le racisme, contre le fascisme, en soutien à celles et ceux qui vivent en France, y travaillent, y fondent des familles et y conçoivent leur avenir. Elles se dressent face aux politiques xénophobes qui persécutent et précarisent des milliers de personnes.

En décembre, des centaines de jeunes et mineur•e•s isolé•e•s en situation administrative irrégulière avaient trouvé refuge dans le bâtiment de la Gaîté lyrique à Paris. Le RAAR a déjà exprimé son soutien, y compris par sa présence à leurs côtés. Pendant plusieurs mois aucune solution n’avait été trouvée pour 450 mineur•e•s isolé•e•s qui ont continué d’occuper le théâtre. 

Face aux déclarations appelant à l’expulsion des personnes présentes à la Gaîté lyrique, l’adjointe à la Maire de Paris en charge des solidarités et de l’hébergement d’urgence affirmait le 12 février  : « Pour qu’elle soit mise en œuvre, la Ville (de Paris) devrait solliciter le concours de la force publique, ce qu’elle n’a jamais fait et ne fera jamais sans que des solutions d’hébergement dignes et pérennes ne soient proposées ». 

Le 18 mars, quelques heures après un arrêté pris par le préfet Laurent Nuñez, et sans que la Mairie de Paris s’y oppose, c’est par la force publique que 450 personnes ont été expulsées de la Gaîté lyrique : gazage, tabassage, destruction de matériel, arrestations arbitraires, plusieurs personnes blessées et 25 soumises à des OQTF. 

Actuellement, ils et elles réclament toujours le respect de leurs droits fondamentaux, des logements – comme les lois le permettent -, la scolarisation des enfants, l’accès aux services de santé, à la formation, à l’emploi. Une cagnotte associative permet d’assurer des repas et de quoi tenir. Mais avant tout, les pouvoirs publics le devoir moral et juridique de les protéger.

Les autorités françaises, plutôt que de garantir la dignité et l’accueil, généralisent le contrôle et les persécutions.

Autour de Paris, des milliers d’autres personnes vivent dans des abris ou des hébergements informels.

A Pantin, deux « squats » rassemblent une centaine de personnes depuis plus de 3 ans : Al-Zol, un bâtiment à l’abandon géré par la région ; et La Trotteuse, une ancienne usine désaffectée. Selon leurs mots, les habitant·e·s, « ont transformé des bâtiments inutilisés depuis plusieurs années en leur maison, aménageant chambres, cuisines, salles de bain »… Ils et elles « viennent de pays différents, ont des papiers français ou pas. Il y a des familles, des mineurs non accompagnés. Certaines personnes travaillent, et beaucoup se débrouillent comme elles peuvent ».

Depuis le 1er avril et la fin de la trêve hivernale, ces deux squats sont expulsables. Alors qu’aucun permis de construire ne les concerne, leurs habitant·e·s risquent de se retrouver à la rue du jour au lendemain. Ils et elles demandent des garanties à la mairie de Pantin, à son maire Bertrand Kern et à la préfecture : pas d’expulsion ; prévoir des solutions de relogement si les bâtiments sont vidés ; mettre en place les moyens nécessaires pour l’accès aux droits et la régularisation administrative. Les résident·e·s de ces lieux ont diffusé une pétition : « Alors que le fascisme et le racisme ne cessent de se propager, il est important que les élus locaux, notamment de gauche, prennent position et agissent concrètement sur leur territoire. Défendre des squats d’éxilé·e·s, c’est avant tout défendre des lieux de vie de personnes qui sont par ailleurs attaquées de toute part par des politiques racistes et contre lesquelles il faut lutter. »

Le RAAR est engagé dans la lutte pour la dignité et contre le racisme. Il apporte sa solidarité aux jeunes du Parc de Belleville aujourd’hui dispersé•e•s, ainsi qu’à ceux et celles qui sont contraint·e·s de résider dans des squats, notamment Al-Zol et La Trotteuse à Pantin.