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affiche Simone Veil

Profanations de la stèle de Simone Veil à Perros-Guirrec

Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) s’associe au rassemblement de protestation de Perros-Guirec, lui apporte son entier soutien, et salue ses participant-es.

Au moment même où vous vous réunissez, nous commémorons à Drancy le 80e anniversaire, jour pour jour, de l’ouverture de ce camp de concentration le 20 août 1941. Plus de 70.000 Juifs, dont 11.000 enfants (le plus jeune était un bébé de 15 jours), y transitèrent, avant d’être déportés à Auschwitz. Seuls 2.500 d’entre eux-elles y survécurent.

La profanation répétée de la stèle en mémoire de Simone Veil et les injures qui y ont été inscrites rappelle que celle-ci a subi la haine violente des fascistes et des antisémites, notamment lors de sa présentation de la loi libéralisant l’IVG en 1974.

A l’Assemblée nationale, le député de droite Hector Rolland lui reprochait d’avoir fait « le choix d’un génocide », tandis que le centriste Jean-Marie Daillet évoquait des embryons « jetés au four crématoire ». C’était le père du complotiste antisémite Rémy Daillet, mis en cause dans l’enlèvement de la petite Mia, incarcéré depuis. Le député et maire de Nice, Jacques Médecin, parlait de « barbarie organisée et couverte par la loi comme elle le fut par les nazis ».

Simone Veil elle-même témoignait ainsi : «  je présentais le triple défaut d’être une femme, d’être favorable à la légalisation de l’avortement et, enfin, d’être juive. Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j’ai vu des croix gammées sur les murs de l’immeuble. On avait inscrit sur la porte de mon domicile : « Veil = Hitler »»

Plus tard, en 1979, le Front national de Jean-Marie Le Pen vint attaquer une de ses réunions électorales. Elle leur répondit alors publiquement : «  je n’ai pas peur de vous, j’ai survécu à bien pire. Vous êtes des SS aux petits pieds »    

Ces profanations répétées de Perros-Guirec se déroulent dans le contexte d’une vague de propagande raciste et antisémite de grande ampleur se déployant à l’occasion de la crise du Covid. Les propos et actes antisémites ont explosé dans et hors des manifestations, notamment celles désignant des personnalités juives comme responsables de la situation sanitaire, soit de manière directe et explicite, soit par l’utilisation du terme antisémite codé « Qui ? », qui vise selon le général factieux d’extrême-droite Delawarde « une certaine communauté », c’est à dire les Juifs-ves.

Face à cette situation, il est nécessaire et urgent que les antiracistes se manifestent et condamnent fermement et sans ambiguïté ces manifestations de haine et de complotisme, dont on connaît les liens profonds avec l’antisémitisme.

Nous souhaitons ainsi alerter certaines organisations syndicales, associatives, politiques, qui se réclament du progrès social, sur le fait qu’il n’est pas possible de participer à des manifestations où l’antisémitisme s’exprime de manière récurrente, sans qu’il suscite de réprobation.

Il est plus que jamais nécessaire d’affirmer clairement un engagement de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Ne laissons passer impunément
des actes et propos racistes et antisémites !

Reportage sur ces événements