Après Sydney, les Juifs et Juives partout menacé·es
Le monde entier a condamné l’horrible massacre de Sydney contre des Juifs et des Juives célébrant la fête de Hanoukka. Cette condamnation est une évidence, tout comme les remerciements adressés à Ahmed al Ahmed, dont le courage a permis de sauver des vies.
Mais ce massacre a une portée particulièrement grave. L’Australie fut l’un des pays choisis par celles et ceux qui avaient survécu à l’extermination nazie pour se reconstruire, le plus loin possible de cette Europe où les Juifs avaient été traqués et assassinés. Pourtant, même à l’autre bout du monde, la haine antisémite les a rattrapé·es : un rescapé de la Shoah, né en Ukraine, figure parmi les victimes.
Le rôle de l’organisation État islamique (EI/Daesh) a été déterminant dans la préparation et l’exécution de cet attentat, avec la planification et l’entraînement des tueurs. Cette réalité impose de dénoncer sans ambiguïté l’antisémitisme constitutif de EI/Daesh, comme des diverses organisations terroristes islamistes dont il est un pilier idéologique central, déjà à l’œuvre lors du massacre de l’Hyper Cacher en janvier 2015.
Ce drame rappelle une réalité essentielle : aujourd’hui, les Juifs et les Juives peuvent être menacé·es partout dans le monde. La situation tragique au Moyen-Orient a ravivé une haine déjà présente, qui s’exprimait depuis des années en recyclant de vieilles figures antijuives.
Depuis le 7-0ctobre, cet antisémitisme est devenu plus visible encore, plus décomplexé. Il est nourri par des discours qui, sous prétexte de solidarité avec le peuple palestinien, désignent des ennemis de substitution. Les discours de haine et les slogans ambigus fabriquent un climat qui rend possibles les passages à l’acte. En stigmatisant les supposé·es « sionistes », certains prétendent agir politiquement ; ils ne font que déplacer la violence vers les Juifs et les Juives, portant ainsi un grave préjudice à une cause juste, qu’il faut défendre sans livrer un autre peuple à la vindicte.
Les appels à « globaliser l’intifada », souvent scandés dans des manifestations, s’inscrivent dans cette logique. Présentés comme des mots d’ordre politiques, ils réactivent une histoire de violences antisémites et contribuent à banaliser l’idée que les Juifs, où qu’ils se trouvent, puissent devenir des cibles légitimes.
Le RAAR appelle à une prise de conscience des dangers que courent les Juifs et les Juives. L’antisémitisme n’est résiduel dans aucun pays au monde. Il faut le combattre partout, d’où qu’il vienne, avec une détermination qui a fait défaut ces dernières années.

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