« Dieu est avec nous » : Le 7 octobre 2023 et ses conséquences – Webinaire avec Haouès Seniguer
Nous vous donnons rendez-vous mardi 16 décembre 2025 à 20h30 pour un webinaire « Dieu est avec nous » : Le 7 octobre 2023 et ses conséquences avec l’historien et politiste Haouès Séniguer. Nous échangerons avec lui sur son récent livre « Dieu est avec nous : Le 7 octobre et ses conséquences. Comment les religions islamique et juive justifient la violence »
Inscriptions mail à webinaires.raar@gmail.com
Haoues Seniguer est professeur des universités en Histoire contemporaine des relations internationales (XXe-XXIe siècles) à l’université Paul Valéry Montpellier 3 et chercheur à l’IRIEC (l’Institut de recherche intersité d’études culturelles), EA 740, Montpellier et chercheur associé à Triangle, UMR 5206, ENS/CNRS, Lyon, spécialiste de l’islamisme et des rapports entre islam et politique en France.
« Le cœur de cet ouvrage est de reconsidérer la place du religieux dans l’analyse du conflit israélo-palestinien à travers trois axes principaux qui n’ont pas la prétention d’en embrasser toutes les facettes.
Primo, nous nous interrogerons sur la manière dont le référentiel islamique a été investi et mobilisé discursivement par les principaux instigateurs des attaques du 7 octobre et leurs soutiens. Cela impliquera un retour sur l’idéologie fondatrice du Hamas ainsi que sur les discours des oulémas palestiniens et arabes les plus influents qui ont pour habitude de défendre la cause palestinienne.
Secundo, nous examinerons en parallèle les discours israéliens, juifs ou judéo-israéliens, qui justifient, explicitement ou implicitement, l’intervention militaire post-7 octobre en s’appuyant sur une grammaire religieuse et des références tirées des traditions juives.
Tertio, nous analyserons les réactions discursives d’acteurs individuels et collectifs juifs et musulmans en contexte français, afin de mieux comprendre comment le religieux façonne, éventuellement, la perception et la prise de position face à ce conflit dans le choix des mots.
L’analyse se concentrera toutefois principalement sur la façon dont la religion, loin de se cantonner à des injonctions morales, spirituelles ou pacifistes, est au contraire mobilisée pour légitimer diverses formes d’actions belliqueuses, y compris les plus extrêmes. C’est un angle analytique certes sujet à débat, voire à polémique, néanmoins indispensable pour saisir comment la sacralisation d’un conflit peut favoriser des dynamiques de déshumanisation progressive de l’autre, justifiant ainsi, à des degrés divers, sa mise à l’écart, voire son élimination sans autre forme de procès.
La violence n’a guère besoin du secours de la religion pour se déployer et sévir parmi les hommes, il suffit pour en prendre la mesure de regarder du côté de la philosophie morale et politique de Thomas Hobbes (1588-1679) qui explique « qu’on trouve dans la nature humaine trois causes principales de conflit : premièrement, la compétition ; deuxièmement, la défiance ; troisièmement, la gloire ». Mais la religion, elle, peut en devenir un redoutable carburant et adjuvant. » (extrait de l’introduction de l’ouvrage)
