Dix ans après le 13 Novembre 2015 : se souvenir pour agir
Il y a dix ans, le terrorisme frappait au Bataclan, dans des cafés parisiens et à Saint-Denis. L’État islamique tuait cent trente personnes : l’horreur s’abattait sur Paris.
Nous rendons hommage à la mémoire des victimes du 13 novembre 2015 et exprimons notre soutien à leurs familles ainsi qu’à leurs proches.
Ces attentats ne sont pas arrivés dans un ciel sans nuages.
Quelques mois plus tôt, des fanatiques assassinaient des membres de la rédaction de Charlie Hebdo ainsi que d’autres personnes présentes, dont un policier. Leurs complices exécutaient une policière, puis quatre personnes juives à l’Hyper Cacher.
Trois ans plus tôt, en 2012, Mohamed Merah avait déjà assassiné sept personnes : trois militaires (dont deux musulmans) à Montauban, et quatre personnes — dont trois enfants — à l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse. C’était la première fois depuis 1945 que des enfants étaient tués parce que juifs.
Les assassinats antisémites n’avaient pas mobilisé beaucoup, notamment en 2012. Pourtant, quelque part, ils annonçaient la terreur qui s’est abattue sur Paris il y a dix ans. Et qui devait frapper Nice l’année suivante.
C’est là une leçon pour la société française : l’antisémitisme est précurseur de catastrophes autres. Parce qu’il manifeste une ruine de la démocratie, une ruine du vivre ensemble.
Dix ans après le 13 novembre 2015, se souvenir n’est pas seulement un devoir de mémoire : c’est une exigence pour l’avenir.
Alors que l’antisémitisme et d’autres formes de racisme persistent, alors que les idéologies du rejet gagnent du terrain en France et dans le monde, la vigilance est indispensable.
Le RAAR appelle à commémorer le 13 Novembre tout en agissant résolument contre les idéologies de la haine de l’autre.