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Donald Trump à la tribune en tant que président des États-Unis, il porte une casquette rouge USA, une foule est visible en arrière plan.

L’antisémitisme de l’extrême droite américaine et la trumpisation des droites françaises

Paris, le 21 juillet 2025

A l’heure où des médias et le centre de recherche Cevipof évoquent une trumpisation des droites françaises, le RAAR dénonce certaines saillies antisémites récentes de Donald Trump et d’Elon Musk.

Le caractère raciste, misogyne et LGBTQIAphobe des politiques de Donald Trump n’est plus à démontrer et nous les dénonçons.

Sur l’antisémitisme, Donald Trump se présente néanmoins comme un protecteur des Juif·ves américain·es, en invoquant sa proximité avec Benjamin Netanyahou et en réprimant toutes les manifestations de soutien aux Palestinien·nes.

Le RAAR n’a jamais nié l’existence de dérives antisémites dans certaines manifestations propalestiniennes. Pour autant, le soutien aux Palestinien·nes et ne peut être qualifié d’antisémite par nature, contrairement à la confusion alimentée et entretenue notamment par Donald Trump.

Il est en outre illusoire de penser que l’antisémitisme n’aurait plus cours au sein de l’extrême-droite américaine.

Premièrement, cette dernière est marquée par le conspirationnisme qui personnalise les problèmes en tenant des groupes minoritaires pour responsable. Les rhétoriques utilisées dans ces théories se recoupent avec celles utilisées dans les discours de haine, entre autres antisémite, islamophobe et raciste. Un exemple notable, proche des théories antisémites, est celle de l’État profond qui prétend qu’une minorité invisible influencerait en secret les décisions gouvernementales.

Deuxièmement, deux figures majeures de l’extrême-droite américaine Donald Trump et Elon Musk ont déjà tenus des propos antisémites.

Ainsi, le jeudi 3 juillet, discourant dans l’Iowa pour parler de son projet de loi budgétaire, le président des États-Unis a utilisé le terme péjoratif shylock pour parler des banquiers : « Pas de taxe sur la mort. Pas de taxe sur les successions. Pas besoin d’aller voir les banques et d’emprunter auprès, dans certains cas, d’un bon banquier et dans d’autres, de Shylocks ».

Le terme « shylock » fait référence à un personnage juif et prêteur sur gage de la pièce de Shakespeare Le marchand de Venise, reproduisant ainsi des stéréotypes antisémites sur les Juif·ves et l’argent. Cette référence n’est donc pas neutre.

De son côté, Elon Musk, ancien allié de Trump, laisse une nouvelle fois transparaître son antisémitisme virulent. Cette fois, via des messages générés le 8 juillet par Grok, l’intelligence artificielle de son réseau social X. 

Cette dernière a produit des messages antisémites et a émis des avis positifs sur Adolf Hitler, allant jusqu’à s’appeler elle-même MechaHitler. Ce terme renvoie à une figure robotique d’Hitler apparue dans le jeu vidéo Wolfenstein 3D sorti en 1992. En mai, cette IA avait déjà minimisé le nombre de morts de la Shoah. Par ailleurs, Grok a émis des avis positifs sur des figures de l’extrême-droite française comme Alain Soral, Jordan Bardella et Marine Le Pen.

Précédemment, Elon Musk s’était déjà illustré en faisant un salut fasciste lors d’un rassemblement post‑investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025 et en soutenant l’AFD. Ce parti allemand d’extrême-droite a été pointé comme vecteur de la normalisation de discours antisémites se traduisant par une augmentation des actes antisémites de plus de 80% en Allemagne depuis 2023.

Or, des figures des droites françaises comme Eric Ciotti, Jordan Bardella, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Sarah Knaffo ont déjà exprimé des sympathies trumpistes. Certain·es d’entre ieleux ayant même été présent·es lors de l’investiture de Donald Trump.

Au sein du parti macroniste Ensemble pour la République, Guillaume Kasbarian, ancien ministre de la fonction publique, s’est félicité de la nomination d’Elon Musk et de son projet de démantèlement du service public.

D’une manière générale, la droite dure et l’extrême droite françaises tentent de faire croire que l’antisémitisme aurait « muté », et serait aujourd’hui « résiduel » à droite et l’extrême droite, comme l’a déclaré le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau.

Or, leur choix de soutenir plus ou moins ouvertement Donald Trump, Elon Musk et autres figures de l’extrême-droite américaine dénommée l’alt-right parle de lui-même.

Ce soutien illustre une nouvelle fois que l’antisémitisme est consubstantiel à l’histoire et à la matrice idéologique de l’extrême droite, comme le RAAR l’a dénoncé à de nombreuses reprises.