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la rafle du Vel d'Hiv © Getty - Antoine Gyori - Corbis - Sygma

La mémoire de la rafle du Vel’ d’Hiv, un avertissement !

Les 16 et 17 juillet 1942, sur ordre des autorités nazies mais avec la participation active de la police française, plus de 13 000 Juif·ves – dont 4 000 enfants – furent arrêté·es à Paris, puis rassemblé·es dans le Vélodrome d’Hiver dans des conditions inhumaines. Parqué·es sans nourriture, sans eau ni soins pendant plusieurs jours, iels furent ensuite déporté·es vers les camps d’extermination, principalement Auschwitz.

Peu en revinrent. Cette rafle constitue l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de France, car elle démontre la complicité directe de l’État français de Vichy dans la politique antisémite nazie.

Pendant des décennies, les autorités françaises ont évité de reconnaître cette responsabilité.

Il a fallu attendre le 16 juillet 1995, il y a exactement 30 ans, pour que le président Jacques Chirac, dans un discours historique, rompe avec le déni. Il déclara que « la folie criminelle de l’occupant fut secondée par des Français, par l’État français ».

Cette reconnaissance officielle a marqué un tournant : pour la première fois, la France assumait publiquement sa part dans ce drame. Elle reconnaissait que les crimes commis ne pouvaient être imputés aux seuls nazis.

Mais la mémoire de la rafle du Vel’ d’Hiv n’est pas seulement un devoir d’histoire : elle est un avertissement. Elle rappelle jusqu’où peut mener la banalisation de la haine, l’acceptation du racisme d’État et le silence des institutions.

L’antisémitisme n’a pas disparu avec la fin de la Seconde Guerre mondiale et connaît encore aujourd’hui des résurgences inquiétantes, en France et ailleurs que le RAAR dénonce régulièrement.

Face à cela, se souvenir de la rafle du Vel’ d’Hiv, c’est refuser l’oubli et l’indifférence. C’est transmettre aux nouvelles générations la conscience que la haine de l’autre n’est jamais une opinion, mais un danger pour toute société démocratique.

Il nous revient à tous d’empêcher que l’Histoire ne replonge dans l’obscurité.