
L’internationale des extrêmes droites : scandale à Jérusalem
Dans cette période d’escalade des outrances et pour donner raison au vieil adage « qui se ressemble s’assemble », nous apprenons qu’Amichai Shikli, ministre israélien de la Diaspora (Likud), a invité Jordan Bardella (RN) et Marion Maréchal Le Pen (Identité-Liberté) à une conférence internationale de lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem les 26 et 27 mars 2025. Bardella serait même invité à prononcer un discours sur la montée de l’antisémitisme en France.
Or ce même Bardella avait déclaré le 5 novembre 2023 à la télévision : « Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite. » Face au tollé, il avait du rétropédaler. Mais lors de la mort de Le Pen, toute la direction du RN lui a rendu un hommage vibrant, sans jamais mentionner son antisémitisme constant. Marine Le Pen a même déclaré qu’elle regrettait d’avoir exclu son père du parti qu’il avait fondé, d’ailleurs en compagnie d’anciens Waffen SS. De même lors de la récente campagne législative, il a été révélé que des dizaines de candidats RN diffusaient des contenus explicitement antisémites et négationnistes. Bardella avait alors minimisé en évoquant « quelques brebis galeuses ».
On avait déjà le concours international de caricatures négationnistes sur la Shoah à Téhéran. Nous avons désormais face à l’internationale antisémite une internationale des extrêmes-droites anti-arabes qui prétend combattre l’antisémitisme. Ce sont les deux faces d’une même pièce.
Le Likud n’en est pas à son coup d’essai. Pour s’assurer du soutien des Européens envers sa politique de colonisation, Netanyahou s’est allié avec à peu près toutes les extrêmes-droites antisémites d’Europe ( notamment Orban et son antisémitisme dirigé contre Soros, le PIS polonais, l’AUR de Roumanie…).
Le RAAR dénonce vigoureusement cette récupération malsaine et appelle à la plus grande vigilance vis-à-vis de ce hold-up, à l’image de la récente diatribe de Julien Odoul, député et porte-parole officiel du RN, à l’encontre du CRIF, l’accusant de soutenir le « Grand remplacement » alors que ce dernier rappelait les valeurs antagonistes du RN et de la République.
Nous affirmons que ni l’extrême-droite française ni l’extrême-droite israélienne n’ont jamais été et ne seront jamais du côté du combat contre l’antisémitisme. Elles sont intrinsèquement les ennemies de l’émancipation et de l’opposition au racisme, comme nous l’avions montré par une tribune publiée dans le journal Le Monde avec d’autres organisations, intitulée « L’antisémitisme est consubstantiel au RN, à son histoire comme à sa matrice idéologique ».